Questionnaire de Proust – MADD Maths http://maddmaths.smai.emath.fr Mathématiques Appliquées Divulguées et Didactiques Fri, 15 Jul 2022 14:35:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.4.2 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/wp-content/uploads/2016/04/cropped-logo3-32x32.jpg Questionnaire de Proust – MADD Maths http://maddmaths.smai.emath.fr 32 32 Le questionnaire de Proust : Virginie Bonnaillie-Noël http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2015/03/21/le-questionnaire-de-proust-virginie-bonnaillie-noel/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2015/03/21/le-questionnaire-de-proust-virginie-bonnaillie-noel/#respond Sat, 21 Mar 2015 11:00:09 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=324 [...]]]> bonnaillieVirginie Bonnaillie-Noël est Directrice de recherche au CNRS au département de mathématiques et applications de l’Ecole normale supérieure depuis 2014. Elle a été faite Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2011 et a reçu le prix Irène Joliot-Curie en 2009. Elle a reçu également la médaille de bronze du CNRS en 2008. Ses travaux de recherche portent notamment sur les supraconducteurs, l’équation de Schrödinger, les équations de Navier en utilisant l’analyse asymptotique, l’optimisation ou les simulations numériques.

 

  • Ma vertu préférée en mathématiques
    La diversité.
  • Le principal trait de mon caractère mathématique
    L’engagement.
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens
    L’honnêteté.
  • La qualité que je préfère en mathématiques
    La nouveauté.
  • Mon principal défaut comme mathématicienne
    La dispersion.
  • Ma lecture mathématique préférée
    Braes, Rudin, Reed-Simon, Fournais-Helffer.
  • Mon rêve comme mathématicienne / Mon cauchemar comme mathématicienne.
    Avoir du temps / Ne pas réussir à tenir les délais
  • La faiblesse principale des mathématiques
    La difficulté parfois de les communiquer à l’extérieur
  • La mathématicienne que je voudrais être
    Aucune en particulier
  • Le théorème que je préfère
    Les théorèmes de convergence (théorique ou d’analyse numérique).
  • L’application des mathématiques que je préfère
    L’application à la médecine.
  • Les mathématiciens qui m’ont orientée
    François Alouges, Bernard Helffer, Maria Esteban, Michel Pierre, Laurent Di Menza, Thierry Gallay, Patrick Gérard, Jean Voedts… et bien d’autres chaque jour !
  • Les mathématiciens qui m’ont dissuadée
    Disons que certains enseignants m’ont « convaincue » de ne pas m’orienter vers certains domaines des mathématiques…
  • Le nom de variable que je préfère
    x, l’inconnu(e).
  • Le type de calcul que je préfère
    Les simulations numériques et les développements asymptotiques.
  • Le type de calcul que j’utilise
    Les simulations numériques et les développements asymptotiques.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux
    Certains calculs explicites : on repousse souvent le moment où on devra s’y confronter.
  • Les dénominations mathématiques que je préfère (théorème, corollaire…)
    Exemple
  • L’entreprise scientifique que j’estime le plus
    L’ordinateur
  • Le don de la nature que je voudrais avoir.
    La faculté d’avoir besoin de très peu dormir (voire pas du tout…)
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicienne
    Comme d’une mathématicienne épanouie et pleinement investie dans son travail à la fois de recherche, d’animation et de diffusion.
  • L’état présent de mes recherches
    Arrivée dans un nouveau laboratoire très récemment, je voudrais lancer de nouvelles collaborations et terminer tout ce qui est déjà en chantier…
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
    Une erreur de calcul.
  • Ma devise
    Ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir…En d’autres termes, plus ça rate et plus on a de chances que ça marche…
  • Pourquoi la recherche mathématique est-elle masculine ?
    Ce n’est pas la recherche qui est masculine mais la majorité des gens qui la font. Pour le moment… Beaucoup d’actions sont mises en place pour arriver à davantage de mixité.
  • Dans quelle mesure le travail compte-t-il dans la résolution de problèmes mathématiques ?
    Sans travail, il n’y a pas de résultat !
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    Énormément : bien formaliser le problème constitue le point clé du problème et donne une bonne partie de sa résolution.
  • Mathématiques et grammaire sont-elles liées ?
    Pour ma part, pas trop. Mais je peux comprendre que ça le soit pour certaines personnes.
  • Parlez-vous « mathématique » correctement ?
    Je l’espère… mais malheureusement avec quelques fautes de temps en temps… que j’essaie de corriger.
  • À quel point faut-il être douée pour réussir en mathématique ? Pourquoi faut-il avoir moins de trente ans ?
    Je ne pense pas qu’il faille être doué outre mesure pour réussir. Je pense surtout qu’il faut être motivé et ne pas hésiter à s’acharner parfois sur quelques problèmes. Quant à avoir moins de trente ans, je ne sais pas. J’ai largement dépassé les 30 ans et j’espère que je pourrai encore avoir quelques réussites mathématiques !
  • Êtes-vous douée ? Depuis quand ?
    Non, je ne suis pas spécialement douée. Je suis plutôt travailleuse et j’essaie d’être aussi organisée que possible.
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http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2015/03/21/le-questionnaire-de-proust-virginie-bonnaillie-noel/feed/ 0
Le questionnaire de Proust : Aline Bonami http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/11/22/le-questionnaire-de-proust-aline-bonami/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/11/22/le-questionnaire-de-proust-aline-bonami/#respond Sat, 22 Nov 2014 11:00:26 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=299 [...]]]> bonamiAline Bonami est professeur émérite à l’université d’Orléans. Elle a travaillé dans de nombreux domaines des mathématiques – analyse harmonique, analyse complexe, probabilités, équations aux dérivées partielles – en abolissant les frontières entre maths pures et appliquées, passant de l’analyse complexe à la détection de l’ostéoporose par exemple. Elle a représenté les mathématiciens dans de nombreuses institutions (CNU, CNRS, ministère, SMF). Tout au long de sa carrière, elle n’a cessé de s’intéresser à la recherche en mathématiques dans les pays en voie de développement.
  • Ma vertu préférée en mathématiques
    La curiosité.
  • Le principal trait de mon caractère mathématique
    L’éclectisme.
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens
    Leur honnêteté.
  • La qualité que je préfère en mathématiques
    L’imagination.
  • Mon principal défaut comme mathématicienne
    Le dilettantisme.
  • Ma lecture mathématique préférée
    À chaque moment la dernière en date, si du moins elle m’a plu. Actuellement le livre de Wiener, « La Cybernétique ».
  • Mon rêve comme mathématicienne / Mon cauchemar comme mathématicienne.
    Réussir à visualiser une longue et belle démonstration, avec plein de découpages / être engluée au milieu d’une démonstration sans rien y voir.
  • La faiblesse principale des mathématiques
    Leur éloignement des autres sciences, les difficultés de communication.
  • La mathématicienne que je voudrais être
    Que je voudrais être, ou pourrais être ? Mes modèles absolus sont Jean Bourgain et Terence Tao, qui ont une capacité d’imagination extraordinaire.
  • Le théorème que je préfère
    Le théorème de différentiation de Lebesgue.
  • L’application des mathématiques que je préfère
    Le traitement du signal : l’utilisation universelle du théorème d’échantillonnage, c’est quelque chose de fascinant…
  • Les mathématiciens qui m’ont orientée
    Yves Meyer, Jean-Pierre Kahane, et aussi Eli Stein et l’école américaine d’analyse réelle.
  • Les mathématiciens qui m’ont dissuadée
    Peut-être y en a-t-il eu d’autres que moi-même aux moments de doute, mais j’ai oublié.
  • Le nom de variable que je préfère
    Lambda, qu’on utilise pour décrire le spectre d’une série trigonométrique lacunaire.
  • Le type de calcul que je préfère
    J’aime découper les intégrales en petits morceaux pour pouvoir les estimer. J’aime qu’il y ait besoin d’arguments combinatoires pour arriver à organiser les calculs.
  • Le type de calcul que j’utilise
    L’analyse de Fourier et différentes techniques d’analyse réelle.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux
    Les calculs explicites lorsqu’on n’arrive pas à les ordonner pour pouvoir les comprendre.
  • Les dénominations mathématiques que je préfère (théorème, corollaire…)
    Lemme : les petits lemmes, ce sont les briques des démonstrations.
  • L’entreprise scientifique que j’estime le plus
    Je suis fascinée par les commencements, les premières inventions. Celles qui n’étaient pas formalisées comme telles, l’invention des machines-outils, de la brouette…
  • Le don de la nature que je voudrais avoir.
    Un don qu’on perd avec l’âge, le don de dormir à la demande. Quand j’étais jeune j’avais besoin de beaucoup de sommeil. Comme les maths, à certains moments de la recherche, ont tendance à être obsédantes, elles m’empêchaient de dormir, ce que je ne supportais pas plus d’une nuit. Maintenant un bon sommeil m’est nécessaire pour pouvoir faire des maths le lendemain, et ce n’est pas gagné.
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicienne
    Comme quelqu’un d’ouvert, qui n’hésite pas à prendre de son temps pour aider les autres. Et, accessoirement, comme l’auteur de quelques lemmes.
  • L’état présent de mes recherches
    Des chantiers dans beaucoup de directions, au gré des collaborations.
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
    Les erreurs de calcul, alors que j’ai peu d’indulgence pour les fautes de raisonnement, surtout les miennes.
  • Ma deviseMe faire confiance, suivre mon intuition.
  • Pourquoi la recherche mathématique est-elle masculine ?
    La recherche n’est pas masculine par essence. Par contre, si on utilise un vocabulaire guerrier pour la décrire, ce qu’on fait couramment (on se bat avec un calcul, on attaque un problème…), elle le devient. J’ai beaucoup aimé le livre d’Isabelle Stengers « Une autre science est possible ! », dans lequel ces idées sont développées. Peut-être un jour valorisera-t-on les aspects collaboratifs de la recherche plus que la compétition entre chercheurs ? Il faut espérer, pour le bien des mathématiques elles-mêmes, que la communauté mathématique sera plus équilibrée du point de vue mixité, et aussi diversité. Il faut agir en ce sens.
  • Les mathématiques appliquées s’étendent-elles à la même vitesse que celle des algorithmes mathématiques ?
    Je ne comprends pas bien la question. Les mathématiciens appliqués ne trouvent évidemment pas des théorèmes d’existence ou de convergence dès qu’un bon algorithme a été trouvé, par un mathématicien ou quelqu’un d’autre : ingénieur, informaticien, mécanicien, physicien… Ce qui ne contredit pas le fait qu’il est important que les mathématiciens s’intéressent aux applications, même lorsque il n’y a pas de théorème en vue. Il y a eu beaucoup de progrès récents dans cette direction en France.
  • Dans quelle mesure le travail compte-t-il dans la résolution de problèmes mathématiques ?
    On peut avoir la nostalgie de la résolution de problèmes au lycée, où il suffisait d’avoir la bonne idée sans beaucoup travailler. En recherche il faut beaucoup de travail. Il faut par contre beaucoup de liberté dans sa manière de travailler. Il ne s’agit pas de s’asseoir à sa table et de lire ou écrire, il y a des jours où ça ne servirait à rien (du moins pour moi). On avance quand le problème est complètement entêtant et vous accompagne partout.La culture générale, qui s’acquiert au fil des ans, joue un rôle important. On ne l’acquiert pas sans travail, mais c’est un travail plus léger, désintéressé, au cours duquel on se laisse entraîner de lecture en lecture, de séminaire en séminaire. Malheureusement les contraintes actuelles n’aident pas les jeunes collègues à y consacrer du temps.
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    Le formalisme est inhérent aux mathématiques, il n’y a pas de mathématiques sans formalisme. Ceci dit, il vaut mieux qu’il reste léger et ne soit pas un carcan. En analyse harmonique, il y a 40 ans, beaucoup de résultats étaient écrits pour les groupes abéliens localement compacts généraux. C’était souvent un formalisme inutile, les vraies difficultés, ainsi que les applications, concernant les séries et intégrales de Fourier. Inversement le recours à un formalisme adapté est évidemment souvent déterminant.
  • Mathématiques et grammaire sont-elles liées ?
    Je suis assez mal à l’aise avec cette idée de liens privilégiés entre les mathématiques et la musique, les mathématiques et la grammaire, etc., au-delà de ce que nous apprend l’histoire des sciences. Elle sous-tend souvent l’idée que le « don » pour les mathématiques s’accompagne automatiquement de dons pour un certain nombre de disciplines. Je ne le constate pas sur moi.
  • Parlez-vous « mathématique » correctement ?
    Aux autres d’en juger.
  • À quel point faut-il être douée pour réussir en mathématique ? Pourquoi faut-il avoir moins de trente ans ?
    C’est comme dans toute autre activité, il faut y réussir raisonnablement pour y trouver du goût. Inné ou acquis… quand on parle de don on pense bien évidemment à l’inné. Mais comme on dit pour d’autres identités, on ne naît pas mathématicien-ne, on le devient. Moins de 30 ans ? Bien entendu beaucoup de mathématiques se sont faites après 30 ans, 40 ans, voire 60 ans ou plus. Mais il me semble vrai qu’on a plus d’imagination avant 30 ans, plus de culture après. J’ai l’impression de m’être forgé le goût avant 30 ans, mais de m’être libérée après 50. « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».
  • Êtes-vous douée ? Depuis quand ?
    Est-ce vraiment une question à laquelle on peut répondre ? Dire non est absurde au regard de tous celles et ceux qui ont du mal avec les mathématiques, dire oui est outrecuidant, dire que le don s’acquiert n’a pas vraiment de sens. Il vaut bien mieux dire que le plaisir des maths reste entier, après des années.
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http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/11/22/le-questionnaire-de-proust-aline-bonami/feed/ 0
Le questionnaire de Proust : Nalini Anantharaman http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/06/24/le-questionnaire-de-proust-nalini-anantharaman/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/06/24/le-questionnaire-de-proust-nalini-anantharaman/#respond Tue, 24 Jun 2014 11:00:05 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=280 [...]]]> naliniNalini Anantharaman est professeur à l’université Paris-Sud depuis 2009. Elle a reçu le prix Gabrielle Sand et Marie Guido Triossi de l’Académie des Sciences 2007, le prix Salem 2010 et le prix Jacques Herbrand de l’académie des sciences 2011. Elle est également l’une des quatre lauréats du prix Henri-Poincaré en 2012 et a reçu la médaille d’argent du CNRS en 2013. Ses travaux portent notamment sur la mécanique quantique (comme l’équation de Schrödinger) et la propagation des ondes.
  • Ma vertu préférée en mathématiques
    L’éclectisme.
  • Le principal trait de mon caractère mathématique
    L’inconstance.
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens
    La générosité.
  • La qualité que je préfère en mathématiques
    La nouveauté.
  • Mon principal défaut comme mathématicienne
    Le dilettantisme.
  • Ma lecture mathématique préférée
    Gödel, Escher, Bach de Douglas Hofstadter.
  • Mon rêve comme mathématicienne / Mon cauchemar comme mathématicienne.
    Faire de la politique / faire de la politique.
  • La faiblesse principale des mathématiques
    Les mathématiciens sont trop honnêtes, parfois c’en est presque idiot.
  • La mathématicienne que je voudrais être
    J’aimerais juste voir pour quelques heures ce que ça fait d’être dans la tête de Terence Tao.
  • Le théorème que je préfère
    Le théorème spectral pour les opérateurs auto-adjoints.
  • L’application des mathématiques que je préfère
    La mécanique quantique.
  • Les mathématiciens qui m’ont orientée
    Albert Fathi, Yves Colin de Verdière, Peter Sarnak.
  • Les mathématiciens qui m’ont dissuadée
    Aucun, je crois. Ah si, mais je ne veux pas en parler ici !
  • Le nom de variable que je préfère
    z, la variable complexe.
  • Le type de calcul que je préfère
    Le principe de prolongement analytique, qui évite justement de faire des calculs !
  • Le type de calcul que j’utilise
    Beaucoup d’analyse de Fourier.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux
    Tous les calculs explicites m’ennuient : je préfère vraiment les raisonnements qualitatifs, géométriques.
  • Les dénominations mathématiques que je préfère (théorème, corollaire…)
    Théorème, tout bêtement.
  • L’entreprise scientifique que j’estime le plus
    L’invention du système métrique.
  • Le don de la nature que je voudrais avoir.
    Il n’est pas si facile de distinguer entre les dons de la nature et ceux qu’on acquiert par l’éducation et l’entraînement dans les jeunes années. Je voudrais avoir plus d’énergie physique, être plus rapide, musculairement et intellectuellement.
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicienne
    Je ne voudrais pas avoir d’étiquette : « EDPiste », « probabiliste », « dynamicienne ». Si l’on disait que j’ai eu quelques bonnes idées, cela me paraîtrait déjà extraordinaire.
  • L’état présent de mes recherches
    Un carrefour de possibilités.
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
    Les erreurs de calcul.
  • Ma devisePatience et longueur de temps…
  • Pourquoi la recherche mathématique est-elle masculine ?
    La recherche n’est pas masculine, ce sont les chercheurs qui le sont. Je regrette cette ambiance trop masculine. Les mathématiques ont besoin d’une diversité de points de vue et ne pourraient que s’enrichir d’une plus grande mixité.
  • Les mathématiques appliquées s’étendent-elles à la même vitesse que celle des algorithmes mathématiques ?
    Hmmm… Cette question me fait un peu peur… On dirait que vous parlez d’une épidémie…
  • Dans quelle mesure le travail compte-t-il dans la résolution de problèmes mathématiques ?
    Le travail compte énormément, je ne connais personne qui fasse des mathématiques sans travailler.
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    Le formalisme est la langue dans laquelle s’expriment les idées mathématiques.
  • Mathématiques et grammaire sont-elles liées ?
    Quand j’apprends des langues étrangères j’ai un grand intérêt pour la grammaire. Mais comme dans une langue, les questions de syntaxe ne sont qu’une toute petite partie de l’univers mathématique.
  • Parlez-vous « mathématique » correctement ?
    Oui, mais probablement avec un accent.
  • À quel point faut-il être douée pour réussir en mathématique ? Pour quoi faut-il avoir moins de trente ans ?
    Actuellement je dirais que la réussite en mathématiques est plus conditionnée par des facteurs sociologiques que par un don inné. Et c’est plus une question de goût que de don. Avoir moins de trente ans ? Probablement pour avoir l’inconscience de se lancer dans des études de maths.
  • Êtes-vous douée ? Depuis quand ?
    Je ne dois pas être douée car je ne comprends pas la question.
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http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/06/24/le-questionnaire-de-proust-nalini-anantharaman/feed/ 0
Le questionnaire de Proust : Roberto Natalini http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/02/20/le-questionnaire-de-proust-roberto-natalini/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/02/20/le-questionnaire-de-proust-roberto-natalini/#respond Thu, 20 Feb 2014 11:00:51 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=249 [...]]]> robertoRoberto Natalini est directeur de recherche au CNR (le conseil national de recherche en Italie), affecté à l’Istituto per le Applicazioni del Calcolo « Mauro Picone » de Rome. Ses intérêts de recherche concernent principalement l’analyse mathématique et numérique des équations aux dérivées partielles (en particulier de type hyperbolique et parabolique) appliquées à la biologie, à la conservation des monuments, au trafic routier et à la dynamique des gaz. Il est membre du conseil directif de la SIMAI (la société italienne de mathématiques appliquées et industrielles) et coordinateur du site MaddMaths! italien (http://maddmaths.simai.eu/). Depuis juillet 2012 il est responsable scientifique du Guichet des Mathématiques pour l’Industrie Italienne (http://sportellomatematico.it/).
  • Ma vertu préférée en mathématiques
    Le courage (ou bien l’imagination, je n’arrive pas bien à choisir)
  • Le principal trait de mon caractère mathématique
    L’inconscience
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens
    La clarté
  • La qualité que je préfère en mathématiques
    La capacité de connecter des idées lointaines
  • Mon principal défaut comme mathématicien
    Être brouillon
  • Ma lecture mathématique préférée
    Les livres de pensées de Giancarlo Rota (mais j’ai aussi bien aimé «What is Mathematics, really?» par Reuben Hersh).
  • Mon rêve comme mathématicien / Mon cauchemar comme mathématicien.
    Avoir une idée simple, mais profonde / La même idée le lendemain matin
  • La faiblesse principale des mathématiques
    L’arrogance
  • Le mathématicien que je voudrais être
    Euler (mais il me suffirait d’être Vito Volterra)
  • Le pays où je voudrais vivre.
    Cela pourrait paraître bizarre, mais j’aime bien vivre en Italie. Ou bien le sud
    de la France (mais pas de pays froids, s’il vous plaît).
  • L’exercice de mathématiques que je préfère
    Les calculs des solutions exactes des équations aux dérivées partielles (quand il y en a).
  • Le théorème que je préfère
    Le théorème de Lax de l’existence des solutions du problème de Riemann pour les lois de conservation hyperboliques.
  • L’application des mathématiques que je préfère
    Pour un exposé grand public : l’algorithme PageRank de Google. Pour moi : la biologie cellulaire (j’ai des travaux en cours pour arriver à un modèle satisfaisant de cellule eucaryote).
  • Les mathématiciens qui m’ont orienté
    Maria Giovanna Garroni, Bernard Hanouzet
  • Les mathématiciens qui m’ont dissuadé
    Je ne sais/veux pas répondre (et je suis bien parmi ceux qui ont conçu ce questionnaire…)
  • Le nom de variable que je préfère
    Eta (ici il y aurait au moins trois jeux de mots à faire, mais le premier marche seulement en italien, et on ne comprendra jamais le deuxième en France…).
  • Le type de calcul que je préfère
    Facile.
  • Le type de calcul que j’utilise
    Estimations de l’énergie.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux
    Calcul des conditions au bord numériques pour les problèmes paraboliques avec des conditions de type Neumann. J’oublie toujours les signes des coefficients.
  • Les dénominations mathématiques que je préfère (théorème, corollaire…)
    Définition.
  • L’entreprise scientifique que j’estime le plus
    L’invention de l’ordinateur.
  • Le don de la nature que je voudrais avoir.
    Plus d’imagination.
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicien
    Un type enthousiaste et avec lequel il était intéressant de parler.
  • L’état présent de mes recherches
    J’avance doucement.
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
    Les fautes de signe.
  • Ma devise
    Te occidere possunt sed te edere non possunt nefas est (Ils peuvent te tuer, mais ils ne peuvent pas te manger, c’est illégal).
  • Pourquoi la recherche mathématique est-elle masculine ?
    Personnellement j’aurais même tendance à penser le contraire. J’ai plus de collaborations avec des femmes qu’avec des hommes. En ce sens, les maths sont pour moi assez féminines ! Mais je sais que ce n’est pas le cas général. Les maths demandent beaucoup de temps (et d’inconscience). Les femmes, souvent, sont dépossédées du temps qu’elles pourraient avoir à cause du modèle familial traditionnel. Quoi qu’il en soit, c’est un sujet important et délicat qui mériterait qu’on y consacre plus que quelques lignes.
  • Les mathématiques appliquées s’étendent-elles à la même vitesse que celle des algorithmes mathématiques ?
    Je dirais même davantage.
  • Dans quelle mesure le travail compte-t-il dans la résolution de problèmes mathématiques ?
    Beaucoup, presqu’à 90 %, même quand on a beaucoup de talent.
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    C’est essentiel.
  • Mathématiques et grammaire sont-elles liées ?
    Les mathématiques sont plutôt liées au langage. La grammaire est un outil secondaire.
  • Parlez-vous « mathématique » correctement ?
    Pas trop. Je confonds toujours le numérateur et le dénominateur.
  • À quel point faut-il être doué pour réussir en mathématique ? Pour quoi faut-il avoir moins de trente ans ?
    Disons que le fait d’être doué aide beaucoup. Mais ce n’est pas tout. Il faut avoir moins de trente ans pour commencer une théorie révolutionnaire, mais pas pour la finir.
  • Êtes-vous doué ? Depuis quand ?
    Pas trop.
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http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2014/02/20/le-questionnaire-de-proust-roberto-natalini/feed/ 0
Le questionnaire de Proust : Laurent Desvillettes http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/11/25/le-questionnaire-de-proust-laurent-desvillettes/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/11/25/le-questionnaire-de-proust-laurent-desvillettes/#respond Mon, 25 Nov 2013 11:00:04 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=226 [...]]]> photoLaurent Desvillettes est professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan depuis 1998, directeur adjoint de la Fondation Mathématique Jacques Hadamard depuis 2012, et ancien membre de l’Institut Universitaire de France (2007-2012). Ses intérêts de recherche concernent principalement l’analyse mathématique et numérique des équations aux dérivées partielles de type cinétique appliquées à la biologie, à la physique statistique et à la dynamique des fluides.

 

  • Le principal trait de mon caractère mathématique :
    Le goût des arguments élémentaires dans les démonstrations.
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens :
    L’originalité.
  • Ma lecture mathématique préférée :
    Le livre de W. Rudin: « Analyse réelle et complexe »: on y découvre des nouveaux trésors à chaque lecture.
  • Mon cauchemar comme mathématicien :
    Démontrer un théorème dont les hypothèses se révèlent n’être jamais vérifiées par la suite.
  • La faiblesse principale des mathématiques :
    La difficulté à communiquer les résultats mathématiques en termes intelligibles pour tous.
  • L’exercice de mathématiques que je préfère :
    Au niveau L3/M1, celui qui consiste à montrer la formule de réciprocité quadratique (un résultat concernant les nombres entiers) à partir de l’analyse des fonctions de la variable complexe (une discipline bien éloignée a priori de l’étude des nombres entiers); – Au niveau Terminale/L1, le calcul de la somme des termes d’une suite géométrique: on dévoile comment une somme infinie peut être finie, ce qui montre les limites de l’intuition, et résout des paradoxes datant de l’antiquité grecque (Achille et la tortue, etc.).
  • Le théorème que je préfère :
    Au niveau L3/M1, le théorème de Brouwer (les applications continues de la boule unité fermée de R^N dans elle-même ont un point fixe) et la preuve de ce théorème due a Milnor, cette preuve utilisant des propriétés de différentiabilité alors que le résultat concerne des fonctions continues, est proprement incroyable.Au niveau L1/L2, les résultats d’algèbre qui utilisent des démonstrations utilisant de l’analyse de manière cachée, par exemple le résultat affirmant que deux matrices à coefficients réels qui sont semblables sur le corps des nombres complexes le sont également sur le corps des nombres réels.
  • L’application des mathématiques que je préfère :
    Je suis fasciné par les applications à des domaines a priori très éloignés des mathématiques. L’un des exemples les plus emblématiques est l’instabilité de Turing: il s’agit d’une idée très simple (que l’on peut présenter au niveau L2/L3) et qui permet de comprendre l’émergence de certaines formes (par exemple des structures qui se répètent) dans la nature.
  • Les mathématiciens qui m’ont orienté :
    Ils sont nombreux : mon professeur de Terminale, avec qui j’ai découvert ce qu’était une démonstration, mon professeur de math-sup, qui a su me faire comprendre que le formalisme n’était pas une fin en soi, mes encadrants lorsque je préparais ma thèse, qui m’ont orienté vers un domaine (l’analyse appliquée) dans lequel je suis heureux de travailler.
  • Le type de calcul que je préfère :
    Ceux dont le résultat peut être vérifié sans qu’on ait besoin de vérifier chaque étape.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux :
    Ceux qui ont été effectués par des étudiants et qu’il faut relire pas à pas
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicien :
    Je souhaiterais qu’on se souvienne de moi comme d’un bon professionnel de la recherche, mais également comme d’un enseignant dévoué, en particulier en ce qui concerne l’encadrement doctoral.
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    Dans ma sous-discipline (l’analyse appliquée), il n’est pas au centre de l’activité de recherche, mais il ne doit pas être totalement abandonné pour autant.
  • À quel point faut-il être doué pour réussir en mathématique ? Pourquoi faut-il avoir moins de trente ans ?
    Chacun peut trouver du plaisir à la compréhension d’une question impliquant les mathématiques, et cela à tout âge, et indépendamment d’une activité professionnelle.
    De nombreux métiers demandent un certain niveau en mathématiques (ingénieur, professeur dans des matières scientifiques, etc.). C’est le plus souvent en terminale qu’il faut décider de se diriger vers ces métiers, même s’il existe des voies d’accès plus tardives de type « formation professionnelle » (dispensées par le CNAM par exemple). Il faut bien sûr avoir du goût pour les sciences pour choisir cette voie professionnelle, mais pas nécessairement un don particulier : la motivation et le travail sont les ingrédients principaux pour réussir une formation d’ingénieur.
    Pour devenir mathématicien professionnel, il est nécessaire d’effectuer une thèse qui amène au niveau bac + 8, il faut donc avoir un goût prononcé pour les études. Ce n’est qu’au cours de la thèse que l’aptitude à mener des recherches fructueuses se mesure, même si bien sûr des résultats scolaires/universitaires brillants sont des indications positives. Il est rare de s’engager dans une thèse en mathématiques au delà de trente ans (l’âge typique pour cela est plutôt 22-25 ans).
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http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/11/25/le-questionnaire-de-proust-laurent-desvillettes/feed/ 0
Le questionnaire de Proust : José Antonio Carrillo http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/05/23/le-questionnaire-de-proust-jose-antonio-carrillo/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/05/23/le-questionnaire-de-proust-jose-antonio-carrillo/#respond Thu, 23 May 2013 11:00:11 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=200 [...]]]> joseJosé Antonio Carrillo est professeur à l’Imperial College of London, il était précédemment chercheur à l’Institució Catalana de Recerca i Estudis Avançats (ICREA) et à l’Universitat Autònoma de Barcelona (UAB). Depuis 2003, il s’intéresse aux Équations aux Dérivées Partielles, plus particulièrement aux aspects analytiques et numériques des équations cinétiques et à diffusion non-linéaire et des leurs applications, comme le transport de particules chargées dans les semi-conducteurs, le comportement collectif d’individus et la chemiotaxis. Il a beaucoup de collaborations internationales.

 

  • Le principal trait de mon caractère mathématique.
    La pensée « orthogonale », la curiosité et la constance.
  • La qualité que je cherche chez les mathématicien-ne-s.
    L’amour pour la recherche et l’originalité.
  • La qualité que je préfère dans les mathématiques.
    Être le langage dans lequel la science est écrite.
  • Ce que j’apprécie le plus chez mes collègues mathématiciens.
    La prospective globale et confiante dans les mathématiques, sans préjugé ou parti pris.
  • Mon principal défaut comme mathématicien.
    Être très enthousiaste et me consacrer à beaucoup de choses différentes.
  • Mon rêve comme mathématicien / Mon cauchemar comme mathématicien.
    Que mes doctorants me disent dans le futur que je leur ai appris quelque chose d’intéressant / Que mes doctorants me disent que je n’étais pas capable de leur transmettre l’amour pour la recherche scientifique.
  • La faiblesse majeure des mathématiques.
    Elles en ont une ? Probablement les mathématicien-ne-s devraient être plus attentifs aux problèmes concrets des autres sciences, aux technologies et aux applications potentielles de la vie réelle.
  • Le mathématicien que j’aurais voulu être.
    Euler. Je trouve son héritage en mathématiques appliquées impressionnant.
  • Le pays où je voudrais vivre.
    Pour un mathématicien de profession, la Terre entière est un parc d’attractions… mais Hawaii est un joli endroit :-)
  • L’exercice mathématique que je préfère.
    Je trouve toujours très belles les démonstrations des limites avec epsilon-delta, continuité et dérivabilité. Elles me rajeunissent.
  • Le théorème que j’aime.
    Dans l’enseignement : les formules de représentation pour les solutions des équations aux dérivées partielles non-linéaires, leurs démonstrations sont tellement fines… Dans la recherche, le dernier théorème que j’ai produit, clairement :-)
  • L’application des mathématiques que je préfère.
    Plusieurs : sciences des matériaux, semi-conducteurs, et beaucoup d’applications en biologie : chemiotaxis, motilité cellulaire, essaims…
  • Le type de calcul que je préfère.
    Celui du vendredi après-midi qui continue à être vrai le lundi matin.
  • Le type de calcul que j’utilise le plus.
    Le calcul différentiel.
  • Le type de calcul qui m’ennuie le plus.
    Le calcul algébrique sans aucune intuition.
  • Les noms que je préfère (théorème, corollaire, lemme…)
    Corollaire, parce que généralement cela veut dire qu’on a fait un beau théorème avec des conséquences et, plus important encore, cela veut dire qu’on est arrivé jusqu’à ce point…
  • Ce que je déteste le plus.
    Dans mon travail, la stupidité de la bureaucratie et les rapports sur les projets.
  • Les mathématiciens que je dénigre le plus.
    Ceux qui ne participent pas au développement de la science, mais qui perdent du temps en discutant seulement de leurs petites affaires personnelles.
  • L’avancée scientifique que j’admire le plus.
    L’invention de l’ordinateur.
  • La réforme culturelle que j’apprécie le plus.
    Hmmmmmm, je pourrais dire qu’internet a permis une énorme réforme culturelle dans notre monde… Je ne sais pas si je peux l’admirer dans sa totalité, mais elle est certainement en train de changer nos vies.
  • Le don de la nature que je voudrais avoir.
    Être plus grand et plus athlétique pour jouer dans les Lakers.
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicien.
    Comme d’un bon mentor et/ou un mathématicien original.
  • L’état actuel de mes études.
    Passionné par mon dernier projet. Comme toujours.
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence.
    Celle qui dérive d’un travail honnête. Un mathématicien qui travaille dur peut faire une faute, à la différence de ceux que ne travaillent pas. Comme on dit : « Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais ».
  • Ma devise.
    « Les mathématiciens ne connaissent pas les races ou les frontières géographiques : pour les mathématiciens, le monde culturel est un seul pays », comme a dit David Hilbert.
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Le questionnaire de Proust : Maria J. Esteban http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/02/24/le-questionnaire-de-proust-maria-j-esteban/ http://maddmaths.smai.emath.fr/index.php/2013/02/24/le-questionnaire-de-proust-maria-j-esteban/#respond Sun, 24 Feb 2013 11:00:42 +0000 http://maddmaths.smai.math.cnrs.fr/?p=172 [...]]]> MariaEsteban

Dans cette première lettre on propose le questionnaire de Proust à Maria J. Esteban, directrice de recherche au C.N.R.S., affectée au CEREMADE (Univ. Paris-Dauphine) et ex-présidente de la SMAI, la Société des Mathématiques Appliquées et Industrielles.

  • Ma vertu préférée en mathématiques
    La curiosité et l’intuition.
  • Le principal trait de mon caractère mathématique
    L’excitation nerveuse qui précède l’arrivée d’une bonne idée.
  • La qualité que je préfère chez les mathématiciens
    Avoir une bonne culture scientifique.
  • La qualité que je préfère en mathématiques
    La rigueur.
  • Mon principal défaut comme mathématicienne
    Une logique implacable qui se transmet dans la vie courante, ce qui n’est pas toujours parfait.
  • Ma lecture mathématique préférée
    Les livres qui décrivent bien et clairement une série de techniques et de problèmes, en mettant les choses en perspective, comme qui raconterait une histoire.
  • Mon rêve comme mathématicienne
    Aider à résoudre des problèmes “utiles”.
  • La faiblesse principale des mathématiques
    Les mathématiques actuelles sont souvent trop loin de la réalité ; j’aime quand elles cherchent à nous éclairer sur des problèmes concrets.
  • La mathématicienne que je voudrais être
    Ouverte sur d’autres domaines et disciplines, cultivée scientifiquement
  • L’exercice de mathématiques que je préfère
    Tous et aucun en particulier.
  • Le théorème que je préfère
    Le théorème de Lebesgue de la convergence dominée.
  • L’application des mathématiques que je préfère
    Celle qui sert à mieux comprendre un phénomène de la nature.
  • Les mathématiciens qui m’ont orientée
    Mon directeur de thèse, certains de mes profs de fac et quelques-uns de mes collaborateurs.
  • Les mathématiciens qui m’ont dissuadée
    Ceux qui défendent trop une chapelle, ceux qui sont trop compétitifs.
  • Le nom de variable que je préfère
    X
  • Le type de calcul que je préfère
    Je m’amuse beaucoup en faisant des calculs numériques, c’est comme un jeu, et souvent j’ai été inspirée par eux dans la recherche d’un résultat théorique.
  • Le type de calcul que j’utilise
    Le plus souvent c’est très variable.
  • Le type de calcul que je trouve le plus ennuyeux
    Quand il faut simplifier de longues formules compliquées.
  • Les dénominations mathématiques que je préfère (théorème, corollaire…)
    Lemme et proposition.
  • L’entreprise scientifique que j’estime le plus
    La bonne recherche médicale.
  • Comment j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme mathématicienne
    Comme une personne qui a aidé des gens à avancer et qui a trouvé quelques bonnes idées.
  • L’état présent de mes recherches
    Elles se font quand j’ai du temps, je suis actuellement trop prise par des questions de gestion de la recherche. C’est aussi intéressant, mais parfois j’aimerais avoir plusieurs longues journées de suite pour pouvoir réfléchir sur un problème dur. Parfois les idées qui arrivent dans ma tête doivent attendre pas mal de jours avant que j’aie le temps de voir si elles marchent vraiment !
  • La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
    J’aurais presque préféré répondre à la question contraire, parce que je pense que je suis plutôt assez indulgente en général.
  • Ma devise
    Ne jamais me laisser décourager.
  • Pourquoi la recherche mathématique est-elle masculine ?
    Qui dit que la recherche mathématique est féminine ? je ne suis pas d’accord, elle n’a pas de sexe, et si on trouve plus de chercheurs hommes que femmes c’est pour des raisons sociologiques et liées à l’éducation.
  • Les mathématiques appliquées s’étendent-elles à la même vitesse que celle des algorithmes mathématiques ?
    Oui, je pense que oui, on avance vite dans la modélisation, dans la recherche de méthodes nouvelles pour résoudre des problèmes appliqués, et souvent les algorithmes avancent aussi en voulant résoudre un problème appliqué concret.
  • Dans quelle mesure le travail compte-t-il dans la résolution de problèmes mathématiques ?
    Les idées n’arrivent en général qu’après avoir travaillé, réfléchi, essayé diverses approches… Sans travail, difficile de trouver.
  • Dans quelle mesure le formalisme compte-t-il ?
    Le formalisme compte pour écrire les résultats, mais souvent pas pour les trouver. C’est mon expérience, mais cela pourrait être différent dans d’autres domaines.
  • Mathématiques et grammaire sont-elles liées ?
    Evidemment ! puisque toutes les deux ont trait au langage, parlé et écrit.
  • Parlez-vous « mathématique » correctement ?
    Je pense que oui, en général, quoique dans les discussions informelles, et dans celles où l’on discute avec des collègues sur des problèmes à résoudre, on est souvent approximatif.
  • À quel point faut-il être doué pour réussir en mathématique ? Pour quoi faire faut-il avoir moins de trente ans ?
    Si on n’est pas un peu doué, on ne va pas arriver à résoudre des problèmes intéressants, et alors cela va être dur de réussir. Mais je ne suis pas du tout d’accord qu’il faut avoir moins de 30 ans pour réussir à faire de bonnes maths ! Il y a plein de contre-exemples.
  • Êtes-vous douée ? Depuis quand ?
    En mathématiques ? Je pense que je suis douée pour certaines choses et pas pour d’autres. Je suis bonne pour l’intuition, pour « voir » des chemins à suivre lorsque je cherche à montrer un résultat. Je suis imaginative. Depuis quand ? je ne sais pas, depuis toujours j’imagine.

Retrouvez Maria Esteban dans la vidéo du Forum Emploi Maths (à la min 4’36)

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